GRENOBLE

69 Logements

frederic borel zac grenoble architecture

Fiche Technique

Maître d'ouvrage

NACARAT

Programme

73 Logements dont 3 maisons

Dates

2018 - 2022

Adresse:

Secteur Cambridge, ZAC Presqu'île, Grenoble

Coût des travaux

8 700 000 € HT

Surface de l'opération

7 200 m²

Bureaux d'études

INDICO / BETREC / TRIBU / ENERTECH / AM'USAGES

Collaborateurs

Juan BUENFIL, Kunihiko TAKANO, Dong Han KANG, Adrien JETIN, Aude CATTÉ

Description

MILLE ET UN REGARDS

Le projet se montre sous deux aspects. C'est à la fois des plaques qui se soulèvent et se dressent du sol et mille regards écarquillés qui s'ouvrent vers le paysage de montagnes. Ces regards sont guidés par les parois des habitations orientées vers les sommets qui le soir prennent encore la lumière quand déjà les fonds de vallée sont plongés dans l'ombre.

Nous avons cherché à réinterpréter librement la volumétrie proposée par Christian de Portzamparc. Nous conservons, en l'accentuant, l'opposition du socle d'activités ouvert sur la ville et les blocs d'habitations orientés vers le paysage. Mais le statut du lot CD1-CD2 en limite du secteur Cambridge nous a incité à imaginer une architecture qui s'accorderait mieux avec la constitution des massifs montagneux très proches qu'avec la ville déjà lointaine.

OROGÉNESE

Ainsi la base et les constructions qui en émergent sont-elles traitées de la même manière : comme un jeu de plaques tectoniques et de strates pouvant monter du sol jusqu'au dernier étage des tours les plus hautes ou au contraire se fragmenter et se démultiplier en staccatos. Ces plaques qui s'élèvent verticalement ou obliquement affirment des couleurs et des textures complémentaires : le gris clair du béton brut matricé, creusé d'ombres, s'oppose aux reflets et à la brillance du verre et des tôles d'aluminium ondulées comme aux vastes surfaces ocre rouge des parois lasurées. Elles accordent un caractère résolument centrifuge à l'ensemble de la construction développée en théâtre inversé autour de la cour protégée.

Les deux hauts massifs d'habitations collectives sud/ouest et nord/est se séparent et dégager une plaine commune d'où monte un chemin en zigzag permettant d'atteindre les maisons individuelles. Placées sur un col formant belvédère, elles s'orientent vers les méandres de l'Isère.

MILLE REGARDS

Mais ce traitement permet aussi de repenser le rapport visuel de chaque habitation à son contexte. Pas de percements, ni de fenêtres, mais des sols, des plafonds, des murs droits ou légèrement inclinés qui orienteront chaque appartement vers sa montagne, son rocher, le morceau de paysage qu'il pourra habiter. Ainsi les maisonnettes de trois niveaux sauront se déhancher et choisir leur orientation afin de cadrer sans aucun angle mort ce paysage tellurique, notamment révélé par la palette de William Turner. Certaines parties des immeubles plus hauts feront de même en se détachant et en opérant de subtiles rotations.

Ce contexte naturel immersif nous a presque naturellement amenés à concevoir ces immeubles de logements non en termes de fenêtres ou de baies mais en termes de vues, d'expériences visuelles. Et en retour les espaces publics et les rues qui s'étendent autour de ces logements seront d'emblé placés sous le regard bienveillant et la responsabilité de leurs occupants.