Portrait

portrait de Frederic Borel architecte paris france

GRAND PRIX NATIONAL D’ARCHITECTURE 2O11

Né à Roanne (Loire) en 1959, Frédéric Borel est diplômé de l’École Spéciale d’Architecture en 1982, puis est successivement lauréat du PAN XIII, des Albums de la jeune architecture et de la villa Médicis hors les murs. En 1999, il est nommé chevalier des arts et des lettres, puis commandeur en 2011. Il a construit à Paris plusieurs opérations de logements : rue Ramponneau et boulevard de Belleville (1989), rue Oberkampf (1993) et rue Pelleport (1999), avenue Raymond Poincaré (2006) et dans la ZAC Masséna (2008).
Il a également réalisé l’hôtel des impôts de Brive-la Gaillarde (1998), la faculté des sciences à Agen (2000) puis le palais de justice de Narbonne (2006) et l’École Nationale d’Architecture de Paris Val de Seine (2007), les centres de secours de Nogent (2006) et Besançon (2014).
Établi à Paris depuis 1985, Frédéric Borel a élaboré une nouvelle approche de la question urbaine, à travers des bâtiments emblématiques d’une nouvelle expressivité architecturale. Ses édifices, en se creusant, cherchent à proposer des espaces librement accessibles aux citadins. Ils surgissent au coin des rues comme des volumes complexes et fragmentés définissant des lieux atypiques. Pour lui, en effet, la revalorisation des espaces publics ne peut plus passer par la reconduction mécanique des typologies imposées par le XIXe siècle (la rue, la place, le square, le cours, la cour...).
Ses constructions s’affirment comme des événements plastiques révélant la poésie de leur site d’inscription : boulevard de Belleville, un énigmatique tempietto métallique sort d’une trompe pour répondre, en contrepoint, au grand axe d’échange et de circulation ; rue Oberkampf, une loge cadre dans la profondeur de la parcelle l’affrontement de deux tours gémellaires surplombant un jardin onirique.
Ces scénographies, exploitant les réserves spatiales des cours traditionnellement inaccessibles et invisibles, apportent des respirations dans des lieux souvent étroits, denses et homogènes, et créent des zones de résistance dans des villes qui tendent à se banaliser de manière exponentielle.
Ainsi, ces édifices témoignent d’une approche singulière de la question urbaine. Là où la plupart des bâtiments, respectueux des continuités, s’alignent sagement, des formes colorées et fragmentées surgissent pour constituer de nouveaux lieux communautaires. Cette volonté d’ouverture se poursuit dans les projets d’aménagement de quartiers. Ainsi à Vienne en Autriche, sur le site de la brasserie Ottakring (1998), à Hertogenbosch en Hollande (2002), à Tianjin en Chine (2005), ou encore à Grand-Quevilly (2014), des « espaces offerts » aux atmosphères distinctes se croisent, se superposent, se mélangent pour constituer une ville contrastée, ouverte et plurielle, propice aux échanges, dédiée à la promenade et à l’errance, au luxe et à la volupté.